Alors, reprenons ..
Le 5 mars, j´ai quitté Cayenne avec Baptiste par une matinée couverte. Christian et Anne Yvonne nous ont déposé sur le bord de la route avec moultes effusions de larmes. Aprés au moins un quart d´heure de stop nous avons été pris pour une dizaine de bornes, avant de REDEVOIR lever le pouce pendant 20 minutes (vous vous rendez compte de la fatigue musculaire du bras ?) et de rencontrer un Bresilien chouette qui nous embarque dans son pickup sans un mot. Je me mets mon sac dans le frigo qu´il transporte et c´est parti.
Deux ou 3h plus loin nous voila a St Georges, ville frontaliere, un espece de petit hameau poussiéreux aux allures de Far West. Un mec susceptible de nous héberger vit en face (au Brésil donc) et nous l´attendons, comme il se doit, au bar. De la on apprend que la piste reliant Oiapoque a Macapa (l´unique moyen d´aller vers le sud a part le pirogue stop) est dans un etat lamentable, avec des flaques grandes comme la tour Eiffel a peu pres. On rencontre également un couple, amis de notre futur hote. Ce dernier arrive a la rame (bravo) et nous sifflons quelques bieres pour nouer connaissance. Quelques heures apres on se retrouve dans un micro village a 20 bornes de la ville d´Oiapoque, avec des gens adorables, un décor de paradis (je vais souvent l´utiliser ce mot) et une foret a explorer. Nous y passames quelques jours, a osciller entre balades, blablas, nanatation, experiences culinaires (genre tortue et caiman) et nuits en hamac.
Mais l´appel de la route etant ce qu´il est, et voulant experimenter cette fameuse route de 560km (dont une centaine non goudronné), nous rejoignames Oiapoque et sa sortie pour une nouvelle séance de pouce. On nous avait prévenu et nous nous en rendons vite compte, les seules voitures qui osent le periple sont des taxis 4x4 et des bus. Au bout de 4h sous un caniar typique de l´équateur, un bus s´arrete propose un bon prix et nous cedames comme de petits joueurs. Il est vrai que la portion de piste est impressionnante avec des trous béants, des ponts qui ne sont rien d´autres que des amas de planches, et une foret inéluctable qui nous cerne en permanence, mais nous ne mimes qu´une dizaine d´heures, alors que parfois ca peut mettre le double voire le triple de temps. C´est donc un peu décu que nous arrivons de nuit a Macapa
Une premiere nuit dans une chambre humide d´une pousada standard (pension). Une 2e chez un mec adorable qui ne parle pas un mot d´anglais ni de francais et qui fera tout pour nous mettre a l´aise en nous emmenant chez des amis pour notre premiere soiree churrasco cerveja (barbecue biere). Un petit saut par dessus la ligne de l´equateur materialisée par une coulée de beton et nous voila parti pour la petite ville de Santana d´ou partent les bateaux en direction de Belem (de l´autre coté de l´Amazone) et de Santarem (a quelques centaines de bornes en amont). C´est ici que je me separe de Baptiste (d´apres son blog tout va bien ( http://ensmelle.blogspot.com ) et que je rencontre Axel, un type presqu´aussi grand que moi qui rejoint Belem pour ensuite rallier une bande de potes qui vit sur un voilier sur l´ile de Mahajo a l´embouchure du Fleuve Mer. On se fait 24h de bateau jusqu´a Belem a dormir en hamac avec des centaines d´autres personnes, ce qui, ma foi, est idéal pour tisser des liens, et je lui propose de le suivre, parceque j´aime bien les bateaux et les bandes de potes. Une courte nuit dans cette ville monstrueuse de tours et de bruits et un autre bateau plus tard, nous voila sur une ile immense, remplis d´arbres et de buffles.
Je passerais au final une douzaine de jours avec des fous furieux rigolos, a faire la fete, a causer bateau, a faire du velo, a se faire plein de potes, a trouver des petits spots de baignade charmant, a apprendre le Portugais, dormir a l´abris de la pluie en partageant les hamacs, a boire des caipirinha jusqu´a plus soif, a s´en mettre plein la vue et plein la vie.
D´autres personnes se joindront a nous, des locaux un peu loco (fou) et des artisans nomades (malucos), notamment une famille bresilienne qui voyage en velo et qui vivent de leur creativite et de leur dexterite artistiques.
Mais les bonnes choses ont une fin, du moins une pause, j´ai senti qu´il fallait partir, faire un peu de route tout seul, aller a la rencontre des pecheurs a la voile sur la cote du Nordeste et apprendre a surfer. Le prochain objectif est donc a peu pres a 1000 bornes d´ici.
Pour l´instant de retour a Belem, passage obligé pour acceder au sud, je ferais surement une escale a Sao Luis avant de rejoindre la region de Jericoacoara et de Camocim oú j´ai l´adresse d´une petite oasis qui a l´air de valoir le détour.
En attendant je lave mes fringues chez un mec sympa qui me fait confiance, je regarde passer les pluies orageuses qui s´écrasent sur des grattes-nuages erratiques et je suis pressé de quitter la ville.
Excusez les multiples fautes, mais le clavier ne parle pas francais.
j'adore ton écriture!
RépondreSupprimerbon vent!
baptiste